[BG Joueur] [Armurier] Âpres négociations

Texte récupéré. Octobre 2005. C'est l'échange commercial le plus agréable de la carrière d'Armurier. El*zopile deviendra d'ailleurs le parrain du fil auquel Tresor, la jeune épouse d'Armurier, donnera naissance quelques mois plus tard (Traniria 1237 - Mai 2006)

Savourez les prix monstrueusement bas des Epées des Ombres à l'époque.

(HRP: Ce texte est un compte rendu d'un échange effectif, comme quelques screens en témoignent. Il montre que les combats RP ne se limitent pas à l'usage des armes, amis aussi à des joutes verbales portant sur d'âpres négociations commerciales. Je souhaite par son intermédiaire encourager le commerce et la négociation role play, un peu plus longue, certes, mais tellement plus amusante. Que le RP vive!)

Je ne sais trop pourquoi, -est-ce l'excitation du bal de cet après-midi?-, ce premier ganis de yuyio (dimanche d'octobre), je ne trouve pas le sommeil rapidement. Tresor et Junior ne dorment pas à la maison. Je suis seul. Le silence m'oppresse peut-être. Je me lève. J'enfile ma vieille armure du modèle mortis2 et je sors. Je me dirige vers les sombres forêts au sud de Sarosa. Mes pas me rapprochent instinctivement des deux êtres que je chéris le plus au monde. Les ombres sont suffisamment claires, grâce à la lumière tamisée par les feuillages des cinq lunes présentes dans le ciel cette nuit. Je rencontre quelques traqueurs de spectre et quelques braconneurs récoltant la bave vénéneuse des crapauds. J'entame une conversation avec l'un d'eux, que j'ai déjà rencontré précédemment: El*Zopilote. Nous parlons de choses et d'autres. De la vie, des femmes, la mienne en particulier, de nos occupations respectives,…

Après quelques temps, El*Zopilote manifeste son intérêt pour les épées des Ombres. Il me demande mon prix de vente. Je lui réponds: 2,8 millions de pièces d'or. L'homme ne s'émeut guère. Il connaît le marché et sait que la tendance actuelle du marché est à la hausse. Il s'interroge sur mes stocks. Je lui réponds. El*Zopilote est un peu abasourdi. Il souhaitait me les acheter toutes mais se ravise devant l'importance de mes réserves. Les crapauds nous incommodent (traduisez: je suis mort). Ces bestioles deviennent agressives au moindre effleurement.

Nous nous dirigeons dans un endroit plus serein, et par ailleurs plus chaud et éclairé: la demeure du fossoyeur. Ce dernier n'est pas étonné de notre visite nocturne. Le lieu est le refuge de nombreux aventuriers égarés ou simplement fatigués. Nous poursuivons donc notre discussion sans perturber la quiétude du fossoyeur. El*Zopilote me précise ses intentions: il serait intéressé par un lot de trois épées. Je lui propose dans un premier temps de ramener le prix à 8 millions, histoire d'arrondir. Cela ne plait pas trop à mon client. Il escomptait un rabais plus important. Je lui suggère donc de m'indiquer la somme qu'il pensait débourser pour un tel achat. Il fait chaud chez le fossoyeur. El*Zopilote m'offre une potion. Sans me méfier, j'en bois une gorgée. Nous poursuivons. L'homme m'explique que 6 millions, c'eut été un beau rêve…Je réprime un fou rire. Je ne vends jamais à perte et ces épées m'ont coûté plus cher. L'homme ne sourcille pas et tranche donc en me proposant 7 millions. J'esquisse un sourire et lui explique que je ne travaille pas pour des clopinettes, que j'ai une famille à entretenir,…

J'ai la tête qui tourne. Mes idées s'embrouillent, deviennent plus confuses. Je ne réalise pas que la potion est un philtre de faiblesse mentale. Heureusement, j'ai 20 ans d'expérience dans le métier et mes fourchettes de prix sont tellement bien ancrées dans mon esprit que les rappeller à mon souvenir ne me demande aucun effort. Mazette! Voilà qu'El*Zopilote me demande à quel prix je les ai obtenue. Ma langue se délie. Toujours loyal et honnête, je lui explique la bonne affaire que j'ai conclue en achetant l'une d'elle à 2 millions seulement. Mais les autres m'ont coûté plus cher, toutefois sans dépasser la somme de 2,5 millions. El*Zopilote tente de me raisonner. Il m'explique que le prix d'achat moyen doit être d'environ 2,2 millions, et qu'un bénéfice raisonnable serait de 20%. J'aquiesce sans réfléchir. Cela me semble effectivement exact. L'homme calcule…et, un peu dépité, m'annonce que mon prix devrait donc être de…7,9 millions. La déception se lit sur son visage. Je ne m'en rends pas compte, mais il espérait m'expliquer que ma proposition à 8 millions est excessive. J'acquiesce encore. Bien sûr, pensais-je, 7,9 millions…8 millions…c'est à peu près pareil.

L'homme se ravise. Il voit mon hébétement et tente d'en profiter. Il me propose 7,2 millions. Ce chiffre ne me plait guère. Je lui suggère de faire un petit calcul pour vérifier si je n'y perds pas. La potion fait toujours effet. Je dois m'asseoir pour me concentrer. Je sors une ardoise, commence un calcul. L'effort me fatigue. L'homme s'impatiente. J'abandonne mon ardoise pour lui expliquer que j'étais prêt à lui offrir en sus une armure des Titans. Et même deux, compte tenu que j'en ai beaucoup dans ma réserve pour l'instant. Mais le Titans ne semble pas l'intéresser. Alors je lui fait une ristourne équivalente à une armure des Titans au plein tarif: le lot de trois épées des Ombres pour 7,7 millions. L'homme maugrée. Cette offre lui semble insuffisante.

Je suis distrait. L'effet de la potion persiste. Au lieu de me concetrer sur ma vente, j'esquisse un dessin de ma femme. Je prends le fossoyeur à partie. Celui-ci déblatère quelques généralités de nature peu explicite. Je le laisse à ses pensées spectrales. Mon regard se pose sur le reste de potion, que je vide d'un trait. L'homme sourit. Il espère que mon état va empirer. Il essaie de conclure. Mais au lieu de cela, je lui montre le portrait de Tresor. L'esquisse est réussie. J'ai toujours été plus doué en dessin qu'en calcul. La beauté de ma femme ne le laisse pas indifférent. Le voici désarçonné, distrait à son tour. El*Zopilote m'annonce qu'il accepte ma proposition. Il tente encore quelque ruse. Mais mon expérience du commerce ne lui permet pas de trouver une brèche. Je ne roule pas sur l'or. A tel point que chaque pièce d'or engrengée m'est précieuse, même si c'est pour le compte de l'Armée Royale. Les chiffres sortent naturellement et sans effort: 8 millions pour 3 épées et 2 armures ou 7,7 millions pour les seules épées.

Exténué par la négociation, et presque dans un état pire que le mien, El*Zopilote accepte et nous nous dirigeons vers la succursale bancaire la plus proche: celle de Proncilia. Nous concluons la vente. La nuit est déjà bien avancée. Nous nous saluons et nous rentrons dans nos foyers respectifs. Cette fois-ci, le sommeil vient rapidement m'emporter dans les bras de Dranigda (dieu du repos et de la paresse). Je dors paisiblement. La nuit est courte, sans rêves, réparatrice. Au matin, je me réveille et constate en préparant mon sac que trois épées manquent. Je m'affole, mais l'instant d'après je me souviens de mon escapade nocturne. Je réfléchis, vérifie mes comptes. Je me rends à la banque pour vérifier le solde. Oui. C'est bien cela. 8 millions. L'affaire n'était pas mauvaise. Je l'ai échappé belle. J'ignore toujours que l'homme m'a drogué mais je suis soulagé car je me souviens que je n'étais pas au meilleur de ma forme. Je repars guilleret, l'appetit soudain plus vif, et décide de me préparer une belle omelette aux herbes pour mon petit déjeuner.

(HRP: Voici quelques screens qui hélas ne reproduisent pas le début, ni vraiment l'entièreté de notre échange RP, mais donne une idée malgré tout de la négociation. Que dire encore, sinon qu'El*Zopilote et moi-même avons passé un excellent moment ^^)